A l'aube de la seconde guerre mondiale, on assiste à une certaine standardisation des montres de bord sur les appareils de fabrication française. En 1940, la plupart des appareils français sont principalement dotés de deux types de montres : La LIP Type 14 et la Zenith Type 20. Extérieurement identiques, ceux deux montres présentent cependant de nombreuses différences.
Toutes deux ont un mouvement 36 heures inclus dans un boitier en alliage léger, lui même inclus dans le système de fixation à la planche de bord. Le remontage et la remise à l'heure s'effectue via la lunette moletée présente autour du cadran. On note qu'un système de sécurité empêche toute détérioration du mouvement une fois en butée de remontage. La lunette porte aussi un index permettant une prise de repère pour une mesure de temps.
La Lip Type 14
Le cadran est noir avec à l'extérieur un chemin de fer blanc. Les index sont luminescents et en typo baton.
A 6h, le compteur seconde ne compte que quatre repères pour faciliter la lecture, à 12, 3, 6 et 9 heure.
A 12h on trouve l'inscription en majuscule centrée "Type 14/Montre d'aeronef/LIP", le nom de la marque étant en gras.
Au dos, le boitier porte trois inscriptions estampées visibles par les encoches de la plaque de fixation :
- le numéro de série (13321 sur la notre)
- le mois et l'année de production, ici "1 - 1940" pour janvier 1940
- l'inscription LIP type 14
La plaque de fixation elle même porte devant en bas à droite un numéro à la signification inconnue (ici 22623, il pourrait s'agir d'un autre numéro de série mais sans certitude) et en bas à gauche "Type 14".
On note sur notre exemplaire la présence d'une peinture vert pale (que les spécialiste avions rapprocheront du RLM 02 allemand) au dos de la plaque de fixation. On retrouve le même type de teinte à l'intérieur des Morane 406 ce qui tend à prouver que notre exemplaire a bien été monté.
Mécaniquement, la Lip porte un calibre de 38,5 à 15 rubis avec 36 heures de réserve de marche.
La Zenith Type 20
Contemporaine de la Lip Type 14, sont boitier extérieur et son mode de fixation sont identiques. Le cadran présente quelques différences : Les index sont plus gros (le 6 est tronqué par le compteur secondes) et empattés. Les aiguilles sont identiques à la Type 14 et seul l'inscription " Montre d'Aéronef/Zenith Type 20" est visible sur le cadran.
Mécaniquement, le Manuel d'horlogerie des mécaniciens de Rochefort explique simplement les différences entre les deux modèles :
"Elle possède un mouvement 15 rubis, durée de marche 36 heures. Sa présentation est identique à celle de la montre Lipe Type 14.
L'organe régulateur est constitué par un balancier monométallique accouplé à un spiral coudé auto compensateur et anti magnétique (à remarque le grand diamètre du balancier). L'échappement à ancre franco-suisse est identique à celui de la Lip 14.
L'organe moteur est du type courant, avec bride ordinaire. Le rouage est identique à la Lip 14.
Le principe du mécanisme de remontage et remise à l'heure est absolument identique à celui de la lip 14. La réalisation ne diffère que par les points suivants :
a) le boitier cache poussière portant le pilier central dans la Lip 14, est remplacé par un pont supplémentaire portant le pilier. Ce pont est fixé sur le pont de barillet.
b) le pignon de remontage est maintenu contre le rochet de barillet par ressort à lame au lieu d'un ressort à boudin."
La Zenith, comme la Lip existent aussi en "Type 150" qui sert à la navigation. Si le mouvement et le boitier sont identiques, le compteur seconde du cadran disparait au profit d'une aigille centrale. Afin de permettre une remise à l'heure exact, celle si ce bloque (par système de frein du balancier) lorsque la lunette est mise en position de remise à l'heure.
Comme nous l'avons dit, on trouve ces deux montres sur la plupart des appareils de série français des années quarante ce qui porte leur production à plusieurs milliers d'exemplaires. Il apparait cependant que le Zenith est aujourd'hui plus rare que le LIP.
L'Armée de l'air disposant en 1940 de plusieurs appareils d'origines étrangère (Curtiss H-75, Glenn Martin 167, Douglas DB-7, Koolhoven FK-58, etc...) ceux ci sont dotés de montres Pionneer d'origine américaine. Il s'agit en fait ni plus ni moins que de montres Elgin fabriqués sous licence. Plusieurs type ont été livrés à la France mais nous n'en savons pas beaucoup plus, en particulier sur leurs marquages.... Seul certitude le Chasseur hollandais FK-58 qui a équipé quelques unités marginales en 1940 (photo ci-dessous) était doté d'un Pionner 534.h (information tirée de la notice technique).
Mise en service
Servant "réellement" à bord des appareils, ces montres étaient loin d'être présentent pour "la déco" ! Elle devaient donc être particulièrement fiables et justes. Il en allait de la survie pure et simple du pilote... Le tout évidemment dans des consition que l'on peut qualifier d'extrêmes (température négtives en altitude, accélération de l'avion, pression, etc...)Avant toute mise en service opérationnelle suite à une réparation par exemple elle devaient donc subir un batterie de tests, qui nous montre à la fois leur résistance et leur fiabilité :
" Essais des montres à bord
Avant de faire chacun des essais ci-dessous, il est nécessaire que la montre soit remontée à fond. elle doit être laissé 24 heures à température ambiante, pour que la marche se stabilise et pour éviter les conddensations excessives entre les essais à température.
En cours d'essais la montre est remontée quotidiennement
1) position verticale (température ambiante +10° à +20°)
La marche diurne ne doit pas dépasser 15 secondes pendant 3 jours consécutifs.
2) position verticale (température - 4°)
3) position verticale (température - 30°)
4) position verticale (température + 40°)
Ces 3 essais ont une durée de 24 heures. La marche diurne ne doit pas dépasser 45 secondes.
5) position verticale (température ambiante +10° à +20°)
La marche diurne ne doit pas dépasser 45 secondes pendant 3 jours consécutifs.
Essais spéciaux
1) Essais d'accélérations répétées
La montre en position verticale est soumise pendant 24 heures à des vibration horizontales de 1/10 de mm d'amplitude et de fréquence variant entre 1000 et 3000 t/m
Pendant 30 secondes elle est soumise ) des vibrations verticales de 10mm d'amplitude et de fréquence 600 t/m environ
Aucun arrêt de fonctionnement ne doit être constaté
2) Essai d'indifférence magnétique
Durée 24 heures, aucun arrêt ne doit être constaté
3) Essaui d'étanchéité
Durée de l'essai : 5 minutes. Pluie artificielle de 250mm et 1000mm
Aucune trace d'eau ne doit être visible à l'intérieur du boitier.
4) Essai de visibilité et de lisibilité'