Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 00:58

title.jpg

Avant d’attaquer, bientôt j’espère, la resto d’un chrono Breitling avec Venus 170 (et plein d’autre trucs) un nouveau petit détour historique vers une jolie montre militaire (une fois de plus, ça va devenir lourdingue…) franco-allemande.

 Avant d’être la (très) belle firme actuelle de l’excellent Jörg Schauer, Stowa fut une marque reconnue et avec une histoire pas inintéressante.

Elle fut fondée en 1927 par Walter Storz à Hornberg en Allemagne et son nom vient très simplement des trois premières lettres de son nom et des deux premières de son prénom. Bête comme choux.  A partir de 1935, vu le succès de ses premières créations, Walter créée sa propre manufacture puis sa propre (petite) usine à Pforzheim en 1938. Ses montres sont marquées par leurs excellentes qualités techniques mais aussi par un design épuré, Stowa étant particulièrement influencé par le Bahaus. Il en résulte des réalisations simples, avec, entres autres, de magnifiques travaux sur la simplicité typographique.

Durant la guerre, la manufacture produit évidemment pour l’appareil militaire du Reich, fournissant en particulier la Luftwaffe en montres de navigation (à ne pas confondre avec les chronos).

Le 23 février 1945 l’usine est détruite par bombardement mais rapidement reconstruite… Après guerre, Stowa continuera à produire des montres et sera marquée par l’entrée de Werner Storz, le fils de Walter, qui va assurer la direction de l’entreprise avant de la céder à Jörg Schauer. Créateur et designer réputé, celui-ci s’attache actuellement à faire de Stowa une « belle » marque dans la complète continuation de son histoire. C’est ainsi qu’il propose des designs très inspirés des modèles des années 30 et 40 sur des bases techniques modernes.

 

facefond

 

Les Stowa françaises

Si au lendemain de la guerre, l’Allemagne doit des réparations de guerre aux différents pays vainqueurs, celles-ci prennent des formes un peu spéciales. Pour les gouvernements occidentaux (le cas Russe est à part) il s’agit de ne pas renouveler les erreurs du traité de Versailles de 1918 et donc de demander aux allemands des espèces sonnantes et trébuchantes ou des matières premières. Au contraire, la priorité est à la reconstruction d’un pays en ruine au propre comme au figuré. Il faut aussi faire redémarrer l’outil industriel au plus vite…

En France, la situation n’est pas très brillante non plus et les ressources sont rares et le principal des ressources ne va certainement pas au rééquipement d’une armée qui se prépare à mener un guerre lointaine, celle d’Indochine.

C’est dans ce cadre que la firme de Walter Storz va fournir quelques milliers de montres (le nombre exact est inconnu) à l’armée française dans le cadre des réparations de guerre. Un moyen comme un autre de se fournir côté français tout en faisant redémarrer l’usine allemande. C’est la fameuse Stowa que nous traitons ici.

La date exacte des livraisons à l’Armée française est impossible à déterminer mais semble être aux alentours de 1950. Très vraisemblablement ces montres ont été distribuées en dotation mais à qui précisément ? C’est absolument impossible à dire. Il semble néanmoins quasi certains (mais tant q’un document d’archive ne le démontrera pas…) que quelques unes d’entres elles ont rejoint l’Indochine avec le corps expéditionnaire français.

 

dbp

Il me parait important de faire ici une petite digression importante. Tout au plus Stowa a fabriqué 2500 montres pour l’armée française, on ne peut donc en aucun cas dire ou affirmer qu’il s’agit de « LA » montre de l’armée française en Indo vu le nombre d’hommes envoyés là bas ! Il s’agit par contre d’une des seules montres de l’époque dûment estampillée « Armée Française » (cas des montres aéro à part off course). Ca change tout. Le fait que beaucoup soient encore disponibles aujourd’hui quasi NOS et sortant des domaines prouve par ailleurs que toutes, loin s’en faut, n’ont pas été envoyé « dans l’Empire » comme on disait à l’époque. Par ailleurs il suffit de compulser quelques (bonnes) photos de l’époque pour se rendre comptes que légionnaires, paras et autres marins avaient à peu près tout ce qu’on peu imaginer au poignet et ce d’autant que les conditions climatiques donnaient aux montres un temps de vie plutôt restreint…

Le nombre exact de Stowa livrées à l’armée française s’élève vraisemblablement à « environ » 2500 exemplaires (le numéro le plus haut relevé est 2127), et il en existe deux types qui se différencient par un mouvement 16 puis 17 rubis Durowe ainsi que par quelques détails extérieures.

1ère série, 16 rubis, n°1 à ?  (dont celle présentée ici) : aiguilles heures et minutes droites. Trotteuse fine rouge avec bulble  à l’extrémité.  Le fond est gravé en rond sur la partie la plus extérieure « Animagnetic – Stainless stell back –waterproof » . Au centre on retrouve l’estampage « ARMEE FRANCAISE » et le numéro de série.

Sur le cadran, à 6 heures, il est inscrit « Stossgesichert » (antichoc en gros) et en dessous « 16 rubis ». Il existe cependant des exemplaires où ces deux inscriptions sont inversées, l’une en haut l’autre en bas. In fine, le mouvement est un Durowe 16 rubis, dorée, mais que je n’ai pas réussit à identifier précisément.

 

face 

 

fond

 

mvmt

 

2ème série, 17 rubis (numéro le plus bas recensé 976): Dans ce cas le mouvement est un 17 rubis Durowe 422. Les aiguilles sont en flèche (y compris la trotteuse) et le fond vissé est maintenant lisse avec simplement l’inscription « ARMEE FRANCAISE » et le numéro de série. Sur le cadran, on retrouve évidement l’indication 17 rubis et « Stossgesichert » s’est anglicisé pour devenir « Shockproof ».

Cette version apparaît comme ayant été la plus produite des deux à l’aune des numéros de série connus.

6bpc 2

 Pour le reste on remarquera de manière commune : le fond noir, provenant typiquement des montres allemandes de guerre, à lettrage dorée avec un chemin de fer très propre mais gradué bizarrement (il y a 5 intervalles sur chaque seconde). Le logo Stowa, son gros S et sa typo à empattements est disposé sous le 12h. Point important, le boîtier est fragile car simplement chromé. Quel que soit le modèle, il est aussi important de noter qu’il était livré avec un bracelet genre cuir gris moyen (la mienne ne l’a malheureusement plus) d’une qualité très moyenne.

logo

Cette montre, première de l’après-guerre estampillée « Armée » et dont l’originalité réside dans son origine, reste encore parfaitement accessible mais le temps faisant les prix grimpent à vitesse grand V. Preuve de son « entrée » parmi les classiques (ce qui n’était pas encore le cas il y a deux ou trois ans), l’une d’elle était exposée dans la vitrine de la dernière exposition Romain Réa au Bon Marché entre des incontournables du genre (Hanhart, Zenith, Breguet…).

Dernière anecdote en date la concernant, Benoît Magimel en porte une dans « L’ennemi intime », film consacré à la guerre d’Algérie. Certes, rien ne prouve qu’il y en eu à cette période mais il faut reconnaître l’effort de précision !

 

 

Site de Jörg Schauer : http://www.schauer-germany.com/en/index.php

Site de Stowa avec son musée en ligne : http://stowa.de/

Forum Stowa : http://forums.watchuseek.com/f36/

 

 

 

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 11:47

A la demande d'un aimable visiteur de ce blog, qui désir démonter sa Lip Type 14, je joins ici avec plaisir le descriptif complet de la montre et le pas à pas de démontage issu de la notice des mécaniciens de l'école de Rochefort.

C'est certes un peu rébarbatif mais j’espère que cela sera utile à tous ceux qui souhaitent redonner vie à ces montres

 

mantype1.jpg

 mantype2.jpg

 

mantype3

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 19:57

C'est la première - et pas la dernière- montre militaire présentée ici.
Il s'agit d'une montre de la Wehrmacht, comme l'indique les initiales DH (Dienst Heer) gravées autour du numéro de série au dos, réalisée par la firme  ARSA (Auguste Raymond S.A).
Elle répond à ce que l'on trouve sur beaucoup de montres de l'époque : simplicité du design, cadran noir, boitier chromé (en bon état ici, ce qui est plutôt rare), pompes fixes... Le mouvement est un très joli UNITAS 173 avec chatons dorés et discrètes côtes de Genève, bien signé ARSA.

La partie arrière porte le numéro de série qu'entourent les initiales DH et la mention "Stahlboden". La partie intérieure est légèrement perlée avec les initiales "G.R" profondément gravées. Leur signification est inconnue (certaines ARSA du même type ont les initiales "F.T"). Le scan permet de déceler des dates de révisions mais qui paraissent bien incompréhensibles, si ce n'est que la dernière semble indiquer 1966...

 

Le cadran est bien patiné, mais c’est finalement normal, avec index extrêmement discrets, d’un jaune pâle qui a plutôt bien vieilli même s’il est un peu passé.

 

Le plus dommage avec ces montres est qu’il est bien difficile d’en faire un historique. Elles ont été distribuées en très grand nombre et leur histoire est bien moins connue que celles, plus prestigieuses, de la Luftwaffe…

 

La plus grande référence sur le sujet reste sans aucun doute le livre de Konrad Knirim : http://www.knirim.de/

 

Partager cet article
Repost0